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Filleul, je
te fais savoir par Michel mon voisin qui va chez
toi, que c'est Dimanche en 3 semaines la fête
du bon Saint Quintien, patron de la ville
d'Aigueperse. Arranges-toi pour venir nous voir, tu
seras bien reçu, ta marraine fera cuire
l'oie avec les abattis, il y aura un
derrière de veau, aussi un gros
pâté, encore de la
tarte aux pommes. Fillio,
è te fassesobre pe Miché moün
vesïn qu voué chez te, que quouai de
Dimanche en tré semenàs le faite do
boun Sïn Quantiau, patron de la vialle de
Guipârse. Ringe-te pe veni no vaire, te sera
bien recebu, ta mouerraine fera queure l'ôche
d'embais los oquas, n'y zaure in tchiou de viau,
moué in grau pâtais, moé de la
poumpe aux pouns. Ne
t'étonnes pas, nous dînerons bien
comme il faut, nous boirons quelques bouteilles de
mon vin de Chantecocu, nous conterons des
plaisanteries pour faire rire ces femmes et nous
trinquerons à la santé de toute la
parenté. Je pense que ton grand-père
Austremoine se porte bien, ainsi que ta grand'
mère Marie, tu leur diras bonjour de ma
part. Ne
t'émailles pas, ne dinerins me fô, ne
bûrins quoquas pïntas de moün vinde
Chante Coudiou, ne conterins de làs
lourdiàs pe fouère bequener que
làs fenàs, et ne trïnquerins
à le sanda de tute le parinteille. E pinse
que ton grand, Tremoni, se pôrte bien,
moué te grande Marion, te l'y diras bounjou
de me pà. Antoinette,
la fille du sacristain, t'attend pour danser une
bourrée avec elle pour la fête. Si tu
ne viens pas nous serons brouillés pour la
vie. Le
Tuéneite do secrétan, te pite pe
virer ine bourreiye bai lye pe le faite. Si te ne
venei pas, ne serins brôyas pe le
vide. J'oubliais de
te dire une nouvelle du pays : Pierre, le fils du
grand Claude Bourrassier, le cordonnier, se marie
bientôt avec Anne Pannetier, tu sais ? la
fille de Gilbert, le Sabotier. Y oblidave de
te dire ine nuvelle do peï : Piàre, le
guerçoun do grand Liaudon Boursaile
courdenai se meride betau d'embai le Nanon
Pennetai, te sebai ? le fille de Gibé le
sebouteire. Ton parrain
qui te donne une poignée de main. Ton Pouerrain
que te baye ine pougnade de man.
par un parrain à son filleul :
Source : Association
Culturelle d'Aigueperse