Michel
de L'Hospital est né à Aigueperse vers 1506.
Sa statue en marbre blanc due au sculpteur Jean-Baptiste
Debay a été donnée par le Roi Charles X
en 1822 à la ville d'Aigueperse. Elle a donc
été sculptée quelques années
auparavant. Installée primitivement dans la salle de
Justice de Paix (tribunal) à l'intérieur de la
mairie, elle fut sortie et positionnée au milieu de
la cour de l'hôtel de ville en 1948.
Elle
demeure toujours à cet
emplacement.
Ayant
commencé une brillante carrière de juriste
humaniste à l'université de Padoue, d'abord
comme étudiant, puis comme professeur de droit civil,
Michel de L'Hospital fait un long séjour en Italie
(il a été, entre autres, auditeur de la Rote
à Rome) qui lui vaut une grande réputation de
savant. Délégué aux Grands Jours de
justice de Moulins (1540), de Riom (1542) et de Tours
(1546), il devient premier président de la Chambre
des comptes de Paris.
Sa
carrière politique débute en 1560, quand
Catherine de Médicis l'appelle pour mener une
politique de réconciliation entre catholiques et
protestants.
Rêvant
d'un concile national impossible, il se heurte rapidement
aux Guise qui ont arraché aux états
généraux de Fontainebleau la condamnation des
Rohan, qu'il refuse de signer.
Après
la mort du roi François II, il trace son programme
dans le célèbre discours des états
généraux d'Orléans en 1560, dont le
premier volet est formé par la diminution du nombre
des officiers (ordonnance de janvier 1561).
Le second
volet (ordonnance d'avril 1561), libéral
vis-à-vis des protestants, se heurte aux
réticences du Parlement. L'Hospital essaie alors
d'harmoniser les points de vue des uns et des autres au
Colloque de Poissy en 1562 ; il échoue
totalement.
Abandonné,
puis rappelé par Catherine de Médicis, il
s'attaque au problème financier en faisant vendre des
biens du clergé pour une valeur de 100.000
écus de revenu, mesure qui procura, en cinq ans,
quelque 100 millions à la royauté. Importante
et mal étudiée sur le plan de ses
conséquences sociales, la vente ne suffit cependant
pas à compenser les effets de l'inflation des prix de
la seconde moitié du XVIè
siècle.
La
fixation autoritaire du taux de l'intérêt
à 5% réussit encore beaucoup moins. Il est
plus heureux avec la création des consulats
(tribunaux spécialisés dans les affaires
commerciales) et l'ordonnance de Moulins (1566) qui
contribue à fixer le droit
français.
Michel
de L'Hospital est cependant, avant tout, le symbole de la
politique de
tolérance.
En
dépit de l'appui de Ronsard, en dépit aussi du
grand voyage de présentation du jeune Charles IX
à son peuple (1564-1566), qui montre combien le
gouvernement se préoccupe encore de contacts
personnels, le champion de l'accord entre Français
échoue complètement. La décennie
1560-1570 montre d'une manière décisive que la
France bascule définitivement du côté
catholique, rendant ainsi un affrontement sanglant
inévitable. On en rendit L'Hospital responsable.
Celui-ci se retire en 1568 pour s'établir dans sa
propriété de Vignay, sur la paroisse de
Champmotteux. La reine régente souhaite cependant
encore éviter la guerre civile et rappelle Michel de
l'Hospital six mois plus tard. Il négocie plusieurs
"paix", mais elles ne sont pas appliquées et, en
1568, le chancelier est écarté du
gouvernement. Fatigué des discordes religieuses, il
vient vivre définitivement à Vignay. Il mourut
au château
de Bélesbat.
Le
château de Vignay n'existe plus mais la petite
église de Champmotteux (91) renferme
le
beau tombeau
qu'on a élevé au chancelier et qui a
été restauré par la
suite.
LA
RETRAITE DE VIGNAY
Écrivain
très renommé (ses Épîtres furent
comparées à celles d'Horace), il est le grand
protecteur de la Pléiade. Mais sa politique a
échoué parce qu'elle venait trop
tôt.