CÉSAR PIERRE ANDRIEU, DÉPUTÉ D'AIGUEPERSE



Issu d'une ancienne famille bourgeoise originaire de Maringues dont la filiation est établie depuis Jean Andrieu (1660). Sa postérité compte des notaires, un président du tribunal civil de Thiers, un président du tribunal civil d'Ambert, conseiller à la cour de Riom.
François Andrieu, notaire à Maringues, et Jean Andrieu, bourgeois dudit lieu, firent enregistrer leurs armes à l'Armorial général (1697) :
"D'argent au sautoir de gueules".

BRANCHE ISSUE DE LA MÊME FAMILLE.

César Pierre ANDRIEU, né à Maringues en 1735, conseiller de S.A.S. Monseigneur le duc d'Orléans, avocat général fiscal au bailliage ducal de Montpensier et Maîtrise des eaux et forêts, époux d'Antoinette de Froment.

Dès 1771, on trouve sa signature comme échevin sur les registres de délibération de la commune.

Il est nommé maire d'Aigueperse le 30 août 1787 :

"Monseigneur, premier prince de sang, duc d'Orléans, de Valois et de Chartres, de Nemours, de Montpensier et d'Étampes, comte de Vermandois et de Soissons, étant au Palais royal à Paris, voulant donner à sieur Andrieu, avocat général fiscal d'Aigueperse, une marque de satisfaction. Son Altesse Sérénissime a cru ne devoir faire un meilleur choix que de sa personne pour remplir la place de maire de la ville d'Aigueperse, vacante par la démission de Seguy de Sauveterre. Il remplira la fonction de ladite place pendant quatre années après avoir prêté serment entre les mains du Lieutenant général de cette ville...".

Il est maintenu dans ses fonctions le 31 janvier 1790 mais il donne sa démission le 18 février en raison de son grand âge et de ses travaux à l'assemblée Nationale.

Élu député du Tiers État à la sénéchaussée de Riom, il assiste le 5 mai 1789 à l'ouverture des États Généraux à Versailles. Pendant son séjour à l'Assemblée Constituante, il assurera une correspondance suivie avec la municipalité d'Aigueperse. Homme de confiance du duc d'Orléans, foncièrement royaliste, il leur écrit au sujet de la Constitution de 1791, instituant une monarchie constitutionnelle qui conserve le pouvoir exécutif au roi Louis XVI : "Il n'y a point d'homme honnête qui ne doive désirer que la constitution se soutienne et toute personne de bonne foi conviendra qu'elle est très bonne".

il essaiera vainement de faire d'Aigueperse un district car dans la nouvelle organisation territoriale, Aigueperse va perdre tous ses avantages judiciaires et administratifs, dont la Maîtrise des eaux et forêts. C'est Montaigut qui deviendra à sa place chef-lieu de district.

Portrait de M. ANDRIEU dans la collection Dejabin (1789)Il existe un portrait de lui dans la collection Dejabin (1789). Le dessin est de Godefroy, la gravure de Massard. Une reproduction se trouve dans un petit cadre que l'on peut voir aux Archives municipales (voir illustration ci-jointe). Au dos, se trouve une note écrite de la main de sa petite-fille, la vicomtesse de Rubelles :

"Monsieur Andrieu était avocat général fiscal au bailliage duché pairie de Montpensier, lorsqu'il fut appelé par la sénéchaussée de Riom à prendre part aux travaux des États Généraux en 1789. En 1791, il s'opposa dans la séance du 22 mars à ce que l'Assemblée rendit des décrets de circonstance en cas qu'il survint des troubles dans les départements. Il réclame ensuite des formes pour constater l'authenticité des pétitions de ceux qui ne savent pas écrire. Enfin il opina pour qu'on n'écarte pas de la couronne la maison d'Orléans, en faveur de la branche d'Espagne".

En décembre 1793, l'Assemblée générale de la commune nomme une commission composée de Desliens, maire, président, Rabusson, Simonet, Godemel, pour apposer les scellés sur les meubles, effets, titres et papiers qui pourraient appartenir à Philippe d'Orléans, dit Égalité, et qui se trouveraient dans la maison du citoyen Pierre Andrieu, ci-devant agent et administrateur de ses domaines.

César Pierre Andrieu habitait comme locataire l'hôtel Urion de la Guesle, appartenant aujourd'hui à M. le docteur Lacour.

Il est décédé le 28 septembre 1809, dans sa propriété de Tyrande, près de Maringues.

Pierre ANDRIEU, fils légitime de Pierre Andrieu, avocat général fiscal au bailliage de Montpensier et de Antoinette de Froment, né à Aigueperse le 2 janvier 1775, époux de Louise Éléonore Pauline de Sampigny. Conseiller municipal dès avant 1814, il sera nommé maire d'Aigueperse le 18 juillet 1821, en remplacement de M. Alexandre Rollat La Rochelle, fonction qu'il occupera jusqu'en 1836. (Un très beau tableau représentant Pierre Andrieu est conservé dans le bureau du Maire d'Aigueperse.)

Le 17 décembre 1821, il prêtera serment comme maire avec MM. De Gans, Rouganne-Bellebat, adjoints, en présence du sous-préfet de Riom : "Je jure fidélité au Roi, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du royaume". Son discours se terminera ainsi : "Vive le Roi ! Vivent à jamais les Bourbons !".

Conseiller général du Puy-de-Dôme, chevalier de la Légion d'honneur, il décédera à Clermont, le 4 septembre 1836 et sera inhumé dans le caveau de famille au cimetière d'Aigueperse.

Mathieu Maurice ANDRIEU, né le 22 juin 1813 à Maringues, décédé à Paris le 2l janvier 1887, petit-neveu de César Pierre. Juge de paix, maire de Maringues, il est membre du Conseil général du Puy-de-Dôme, et il sera élu député du Corps législatif de la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme, le 1er juin 1883.

Ecrit par Arsène PERRIN, juillet 1989

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SOURCES.
Archives municipales.

NOTE.
De 1795 à 1800, le canton d'Aigueperse était divisé en deux :
- le canton intérieur (ville d'Aigueperse) Maire : M. Charles Maigne.
- le canton extérieur (les communes). Président : M. de Froment, jusqu'au 20 mai 1800.



Source : "SPARSAE n° 18 - 07/1989" Association Culturelle d'Aigueperse

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