Découverte de la ville d'Aigueperse en
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La forme la plus ancienne du nom de la ville est
au XIe siècle "Aqua sparsa" c'est à dire les
eaux éparses. Plus tard on trouve les formes de Aigua Eparsa,
Esguipersa (1307), Aiguesperce (XVIIIe siècle),
Guiparse en patois. Les habitants sont les Aiguepersois.
Située dans la Limagne et dominée au
nord par la butte de Montpensier où s'élevait le
château seigneurial, la ville comprend essentiellement une
longue rue principale d'environ deux kilomètres et des
boulevards qui marquent à peu près l'emplacement des
anciennes fortifications ; cette rue se borde d'une double
rangée de maisons parmi lesquelles on remarque d'anciens
hôtels de la noblesse, de la bourgeoisie et de la magistrature
du XVIe au XVIIIe siècle.
On ne connaît pratiquement rien de
l'histoire d'Aigueperse avant le XIe siècle. On ne
commence à parler d'Aqua sparsa qu'en 1016. La ville
était alors limitée par deux portes, celle du bourg
à hauteur de l'hôtel de ville actuel et celle de la
fontaine vers le ruisseau du Buron.
De la dépendance de la maison de Thiers la
seigneurie d'Aigueperse est passée dans celle des Beaujeu,
ensuite dans la maison de Dreux. Après 1345 la seigneurie
passa à Bernard de Ventadour, descendant de Jean de Dreux.
Véritable chevalier brigand il voulut imposer sur la ville la
taille aux quatre cas.
Le château
Le centre du comté, puis duché,
étant à Montpensier (2 km), les seigneurs n'avaient pas
de château dans la ville. Louis Ier de Bourbon en
fit construire un près de la chapelle Saint-Louis. En 1486,
Gilbert de Bourbon le fit démolir et éleva à sa
place une splendide maison. Cette habitation "magnifique" disait-on
sera détruite par un incendie en 1574. Le château
d'Aigueperse possédait un très beau parc de 19 ha. Ce
parc, appelé aujourd'hui Pré-Monsieur, fut
adjugé comme bien national en 1794 à la commune
d'Aigueperse qui l'a revendu à divers
propriétaires.
D'après sa charte dont le texte de
confirmation est aux archives municipales, Aigueperse
possédait sa maison commune, son sceau et son arche où
étaient conservés les documents importants. Ayant pris
de l'importance Aigueperse fit partie de l'Assemblée des 13
bonnes villes de basse Auvergne et y occupait le
5ème rang. Très tôt fortifiée
Aigueperse se développa en dehors de ses murailles, c'est
ainsi qu'au nord on trouvait au XIVe siècle. le
quartier de la Ville neuve et au sud celui de la Chaussade. De 1396
à 1407 le duc Jean de Berry fit agrandir les fortifications,
creuser des fossés où les habitants eurent le droit de
pêche et ouvrir de nouvelles portes : celle des Oulles au nord,
celles de Saint-Nicolas et de Saint-Quintien avec de l'artillerie
à l'est, celle de la Chaussade au sud et celles des
Chèvres, de la Prison et des Bufs à l'Ouest. Les
portes devenues inutiles et gênant la circulation seront
démolies en 1873. Quant à la grande rue une partie
était pavée depuis 1439.
L'église paroissiale, monument historique
classé, remonte à l'an 1016. Elle ne reçut sa
forme définitive qu'à la fin du XIIe
siècle. C'est un des principaux monuments de l'arrondissement
de Riom.
Elle fut construite en 1475 par Louis de Bourbon,
Comte de Clermont, de Sancerre, de Montpensier, Dauphin d'Auvergne,
dans le lieu où se trouvait son palais. Cette chapelle fut
érigée en collégiale, en l'honneur de la Vierge
et sous l'invocation de Saint-Louis, Roi de France.
Jusqu'en 1679, il exista une chapelle
Marie-Magdeleine qui fut démolie. A l'extérieur des
murailles, près de la porte de la Chaussade se trouvait la
chapelle de la Recluse, ainsi nommée parce qu'elle
était destinée à abriter un ermite.
En 1422, Marie de Berry fit venir à
Aigueperse Sainte-Colette de Corbie, pour y fonder une maison
identique à celle de Moulins. Le monastère a
été inauguré en présence de Charles
1er de Bourbon et de Sainte-Colette. En 1650 une autre
maison à accueillir des religieuses de Sainte-Ursule fut
créée. Les religieuses s'engagèrent à
ouvrir une école pour jeunes filles, pour cela les consuls
d'Aigueperse leur donnèrent les bâtiments ruinés
de l'ancien collège. En 1790 le couvent comptait 29 surs
et possédait plusieurs domaine : la Mange, la Recluse,
Nantillat et le Pré Bailly (aujourd'hui la maison de
retraite). La maison sera vendue comme bien national et le 11 janvier
1876 sera racheté par la municipalité ; elle sert
aujourd'hui de mairie. On y conserve les anciennes cloches de
Notre-Dame (1531) et de la chapelle Saint-Louis (1779) ainsi que le
Jacquemart avec son horlogerie (1750) provenant de la chartreuse du
Port Sainte-Marie près de Pontgibaud. Dans la cour se dresse
la statue du chancelier Michel de L'Hospital (XIXe
siècle).
Très tôt Aigueperse dut avoir un
hôpital. Un texte de 1380 indique que ce "grand hôpital"
était situé dans la grande rue du même
côté et non loin de l'église. Un autre
hôpital, celui de Saint-James ou Saint-Jacques, devait se
trouver en dehors de la ville sur le chemin d'Artonne selon les
indications d'un document du 2 octobre 1590. En 1676 la ville acheta
un terrain pour en créer un nouveau plus commode. Il sera
construit en 1758 à 1764. Par ailleurs Aigueperse eut une
maladrerie destinée à soigner les pauvres,
située en dehors de la ville près de Montpensier, elle
fut supprimée vers la fin du XVIe siècle.
(Aujourd'hui, un Centre de moyens et longs séjours a
remplacé l'hôpital d'Aigueperse).
Ville importante, fortifiée, située
à la limite de deux provinces sur une grande route, elle eut
une histoire assez agitée. Après la bataille de
Poitiers (1356) tous les environs subirent les exactions de bandes de
routiers à la solde de l'Angleterre. La tranquillité ne
reviendra qu'à la fin du XIVe siècle lorsque
le duc de Bourbon chassera d'Auvergne les routiers. Mais à ce
moment Aigueperse était ruiné, la peste s'étant
ajoutée à la guerre. Charles VII, à la poursuite
des derniers routiers, y séjourna en 1434 et en 1437. Il
revint en 1440 pour organiser la lutte contre la révolte
féodale appelée la Praguerie menée par le duc de
Bourbon et le dauphin Louis, le futur Louis XI. Un de ses officiers,
Jean de Reilhac, habitant Aigueperse, rallié à la cause
royale assura Louis XI de la fidélité des Aiguepersois
; le roi aussitôt les autorisa à mettre dans leurs
armoiries "une fleur de lys d'or couronnée". La fin du
XVe siècle fut paisible, la
prospérité revint et les consuls surent défendre
les intérêts de leur ville.
Si la première moitié fut calme, il
n'en fut pas de même de la seconde. Dans cette période
de troubles religieux Aigueperse restera toujours fermement
attaché au catholicisme. Le 3 avril 1566 la ville reçut
Charles IX accompagné de sa mère et du chancelier
Michel de L'Hospital. Peu après ce fut la guerre. Le 6 janvier
1568, au nord d'Aigueperse, à Cognat, une troupe protestante
écrasa un groupe catholique. En 1576, l'armée
protestante de Condé en marche vers Issoire mit à sac
toute la région. En 1589 c'est la formation de la Ligue,
Aigueperse refuse d'y adhérer et reste fidèle au roi.
En octobre 1591 le duc de Nemours, chef des Ligueurs, attaque la
ville qui, malgré sa mise en défense, doit capituler ;
elle est mise à sac ; de nombreuses maisons sont
incendiées. La ville est totalement ruinée, ses
faubourgs sont rasés, son commerce anéanti ; sur 300
ménages il n'en reste plus que 80. A tous ces malheurs
s'étaient ajoutés ceux dus à la peste.
L'épidémie fut terrible en 1565. Après quelques
accalmies la peste devait faire de nouveaux ravages au début
du XVIIe siècle. En 1594 c'est le retour
définitif à la paix ; Henri IV pour relever la ville
accorde la remise de tous les impôts dus de 1589 à 1596,
et créé quatre nouvelles foires.
Le XVIIe siècle fut calme. Les
seuls événements furent la terrible famine de 1694 (207
morts pour la paroisse) et de temps à autre des heurts entre
gabelous et faux-sauniers (en 1692 ils se battirent dans les rues de
la ville). Au XVIIIe siècle, avec un actif commerce
favorisé par la mise en bon état de la route royale et
le relais de poste au chevaux, Aigueperse voit sa population
augmenter, mais l'autonomie administrative avec les consuls
disparaît ; désormais la direction est confiée,
comme dans toutes les villes, à un maire assisté de
deux échevins et de quatre conseillers, tous dépendant
étroitement du pouvoir royal. En mars 1771 le péage
(rétrécissement actuel de la Grande Rue), appartenant
au duc d'Orléans, fut supprimé.
1789 fut bien accueilli à Aigueperse ; en
1790 une société populaire se forma sur le
modèle du club des Jacobins. Plusieurs habitants d'Aigueperse
furent victimes de la Révolution. Toutes les fêtes
révolutionnaires furent célébrées avec
éclat, à commencer par celle de la
Fédération en 1790 pour laquelle on dressa un grandiose
autel de la patrie au Pré Bailly (aujourd'hui occupé
par la nouvelle maison de retraite).
En 1650, la ville abandonna aux religieuses
Ursulines les ruines et l'emplacement de l'ancien collège. Ce
monastère fut supprimé par la révolution, et
transformé plus tard en mairie.
Ville calme, pondérée, amie de
l'ordre, Aigueperse se rallia facilement aux changements de
régime imposés par Paris. Le Consulat puis l'Empire
seront bien accueillis. Fidèle au Second Empire la ville
accepta bien la Troisième République. Les
différentes municipalités transformèrent peu
à peu la ville. Celle-ci posséda très tôt
une adduction d'eau. En 1832, grâce au vieux système
d'adduction, 70 maisons avaient l'eau courante. Aujourd'hui, toute la
ville est alimentée par le syndicat Sioule et Morge. Sous la
monarchie de Juillet, le roulage déjà important se
développa avec la construction d'un réseau de routes
secondaires desservant de nombreux villages de Limagne. Dès
1838 les habitants étaient favorables au passage d'une voie
ferrée qui sera mise en service en 1854, ce qui porta un coup
sérieux au roulage, mais non au commerce qui avec les foires
et les marchés du mardi conserva toute son importance.
Aujourd'hui une seule foire subsiste, celle de la fête
patronale (Saint-Louis) au mois d'août, et le marché
continue de se tenir. Autrefois il existait deux autres halles :
celle aux volailles, beurre et ufs transformée en salle
de gymnastique et la halle au noix située au milieu de la
Grande rue près de la porte des Oulles au nord de la ville,
comme elle gênait la circulation elle avait été
démolie en 1791.